Le Changement de Sexe de Corinne

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La Clinique Suporn

Mardi 31 août. Ma dernière journée avant l'opération... Anny et moi sommes descendues prendre le petit déj, en espérant rencontrer d'autres filles mais il n'y avait personne. Wannee, une dame très souriante et sympa, est arrivée vers 10h et nous a emmenées à pied jusqu'à la clinique, qui se trouve à deux minutes de là, ou nous avons déposé nos lettres de recommandantions des psychiatres. J'avais fait beaucoup d'efforts pour obtenir la mienne et c'est seulement quand je suis arrivée à Chonburi que je me suis rendu compte que je n'en avais nul besoin, parce que le Dr. Suporn, à son grand crédit, considère qu'une patiente de plus de 40 ans est assez âgée pour se décider elle-même. Puis nous avons reçu une boîte, emballée en paquet cadeau, et décrite par l'infirmière souriante comme "nos petits copains". La-dedans se trouvaient 3 dilatateurs. Nous avons choisi la taille de nos futurs seins en essayant différents implants dans un soutien-gorge. On m'a conseillé de choisir 375 cc. car j'avais une préférence pour les 350 cc. et le fait de les placer en-dessous le muscle les fait paraître un peu plus petits. Il y avait un choix entre des seins effrontés qui pointent ou des seins plus arrondis, plus doux, comme ceux d'une femme de 35 ans. Moi, évidement, j'ai choisi les plus voyants ! J'ai peut-être 48 ans mais je voudrais les plus beaux possibles ! Anny a choisi 400 cc. (la gourmande !). En effet, le Dr. Suporn m'a conseillé de prendre une taille plutôt grande vu mes épaules larges et la forme de ma cage thoracique.
On a dû ensuite se coucher avec les jambes écartées pour que le chirurgien puisse inspecter la matière première, dont Anny manquait cruellement et dont j'avais trop ! Il a expliqué à Anny que son opération serait difficile et qu'elle aurait un vagin comme celui d'une adolescente, que la couleur de l'intérieur serait plutôt blanc que rose suite à la peau moins détendue. Mais il a confirmé qu'il pourrait lui faire une profondeur de 5 à 6 pouces quand même. Mon zizi étant grand me permettrait une profondeur de 6 à 7 pouces et une couleur naturelle rose. Cependant il était trop épais donc mes grandes lèvres risquaient d'être trop grandes pendant les 6 premiers mois. Puis j'ai demandé si je pourrais re-vérifier la taille de mes implants car j'avais peur qu'ils ne soient trop grands, mais en fait 375 cc. me paraissaient corrects. C'est incroyable que demain je vais être l'heureuse proprio d'une paire de nénés magnifiques et que je deviendrai une fille.


L'Hôpital Aikchol

A midi, nous nous sommes enregistrées à l'Hôptal Aikchol et le premier examen fut... le terrifiant examen sanguin ! Je me sentais très émotive donc Anny est venue me tenir la main, au grand amusement des infirmières. On a eu aussi un ECG, une radio des poumons, vérification du poids et de la tension, puis on nous a emmenées à notre chambre, le numéro 802, qui se trouvait juste en face du bureau des infirmières. Il était toujours tôt, alors on est sorties explorer un peu le centre de Chonburi mais il n'y avait pas grand chose à voir. On s'est assises dans un parc et j'ai traduit en français pour Anny le petit livre d'instructions qu'on nous avait donné. Après, nous avons trouvé un centre commercial climatisé pour nous promener. Une fille thaïlandaise hyper belle nous a arrêtées et elle m'a dit "Vous devez être Corinne !" (j'ai l'air d'être assez célèbre dans les environs !). Elle s'est présentée, Panita, et nous a expliqué qu'elle aussi allait nous masser les seins après l'opération (eh ben, exactement combien de créatures sublimes vont me masser alors ? La vie devient de plus en plus intéressante !). De retour à l'hôpital, nous avons rendu visite aux deux filles dans la chambre à côté. Helen, une belle blonde, avait une superbe chatte toute rose, malgré le fait qu'elle n'était qu'à 7 jours après son opération. J'étais complètement ahurie et j'espérais que, moi aussi, je pourrais en avoir une comme ça ! L'étage entier de l'hôpital était réservé pour les patientes transsexuelles du Dr. Suporn et il a dû y en avoir une bonne vingtaine toutes à différents étapes de leur rétablissement et de différents pays et milieux.
C'était un environnement heureux où tout le monde se rendait visite et comparait les résultats. A partir de ce moment, on se trouvait dans un environnement exclusivement féminin où le seul homme qu'on allait voir pendant toute la semaine serait le chirurgien. J'ai reçu une visite de l'anesthésiste, le Dr. Dilaka qui est une femme très belle. Ce sera un plaisir d'être endormie par elle ! Puis on a mangé notre diner, j'ai dû me raser entre les jambes et, après, j'ai dû souffrir l'humiliation et la gêne d'un lavement. Quelle horreur ! L'infirmière qui me l'avait infligé a ensuite rasé de plus près mes parties intimes pour que tout soit entièrement lisse. Anny était très amusée. Puis je me suis couchée et j'ai vachement bien dormi vu ce qui m'attendait le lendemain.


1er septembre 2004 - l'opération... aïe !!!

Me voici sur le balcon de notre chambre à l'hôpital, en attendant qu'ils viennent pour m'emmener en salle d'opération. Je suis habillée en pyjama rose-rougeâtre de l'hôpital... avec son emblème "F" sur le devant. C'est la couleur pour les patientes femmes, tandis que les hommes portent le noir. Derrière moi, c'est le Golfe du Siam. Pas mal pour une vue de chambre d'hôpital, hein ? N'importe qui serait capable de lire le grand bonheur sur mon visage.


La salle d'opération

Je n'avais certes aucun doute concernant ce qui allait m'arriver aujourd'hui, mais j'avais un peu la trouille de devoir subir une opération de 8 heures ou plus. A 6h30, après un sommeil excellent, j'ai dû prendre une douche pré-opératoire à la bétadine, mettre des pyjamas propres et attendre jusqu'à 7h30, Anny m'a serrée dans ses bras et j'ai grimpé sur le chariot. Anny a eu le droit de m'accompagner jusqu'aux portes de la salle d'opération, à partir desquelles j'ai été toute seule. J'ai remarqué le tableau sur le mur sur lequel était inscrit "Mlle. Corinne Viikki - srs et am" (réassignation sexuelle et augmentation des seins... ou changement de sexe et pose de nénés pour ceux qui manquent de culture). Elles m'ont fixé sur le poignet un bracelet avec mon nom puis elles m'ont alors roulée vers le théâtre des opérations et les infirmières m'ont préparée, en mettant mes pieds dans les étriers et enroulant des bandages de contention autour de mes jambes pour prévenir les risques de phlébite ; elles m'ont reliée à toutes sortes d'appareils électriques et m'ont ligotée pour m'empêcher de tomber de la table... ou bien était-ce pour empêcher toute évasion si je changeais d'avis à la dernière minute ?
Etendue là, j'ai attendu, attendu et attendu. Elles essayaient de me mettre à l'aise mais elles ne parlaient pas anglais. J'ai demandé un magazine à lire mais il n'y en avait pas. J'ai examiné le détecteur de fumée au plafond juste au-dessus de ma tête, un peu comme on examine le plafond pendant que le dentiste nous creuse furieusement les dents.


La patiente attend le chirurgien

Alors l'anesthésiste mignonne est entrée et a bavardé avec moi jusqu'à l'arrivée du Dr. Suporn à 8h30. Il a marqué le tour de mes seins avec un stylo puis j'ai basculé dans le sommeil en regardant dans les yeux mon anesthésiste préférée ! .............
À 16h30, j'ai été ramenée à ma chambre où Anny attendait. J'étais complètement dans le cirage et je ne me rendais pas vraiment compte de ce qui se passait. Anny a téléphoné à sa sœur en Suisse, qui a envoyé un e-mail à mes deux sœurs en Angleterre et aux Etats-Unis, ainsi qu'à mon patron pour dire que j'allais bien. La seule douleur que je ressentais était dans mon mollet gauche qui avait apparemment eu des crampes à cause de la position gynécologique pendant 7 heures (les seins ayant pris une heure). Mon pied droit était engourdi pour la même raison. J'ai dit à Anny que j'étais vraiment heureuse d'être enfin une fille, puis j'ai basculé dans un sommeil morphinique.
Panita, la jolie infirmière, dormit sur le sofa dans notre chambre. C'est dans le protocole qu'une personne de l'équipe du Dr. Suporn passe la première nuit après l'opération dans la chambre de chaque patiente, au cas où elle aurait besoin d'aide pendant la nuit. C'est typique du niveau incroyablement élevé des soins que nous avons reçus. J'ai proposé à Panita qu'elle vienne me caresser au lieu de rester sur le sofa mais, hélas, elle m'a dédaignée...
Jeudi 2 septembre. J'ai dormi la majeure partie de la journée. Le Dr. Suporn est entré pour dire que tout s'était vraiment très bien passé et j'ai trouvé un bouquet de fleurs de sa part ! Je suis parvenue à manger quelques cuillerées de potage. Mes nouveaux nénés sont absolument énormes et la peau est si tendue que j'ai peur qu'ils n'explosent. Ils sont un peu douloureux. Je ne ressens pas la moindre douleur entre mes jambes. Tard dans la soirée, j'ai été suffisamment consciente pour taquiner Anny, qui subissait les préparatifs de l'infirmière avec le rasoir et l'équipement de la purge.
J'avais entendu dire que les gens qui ont eu un membre amputé continuent à sentir que le membre est toujours là. Cette nuit, j'ai rêvé que j'avais toujours mon zizi et je me suis réveillée en pleine panique, pensant que je devrais passer par une deuxième opération. J'avais réellement la sensation d'une érection !


Au tour d'Anny de passer au hachoir

Vendredi 3 septembre. Aujourd'hui, c'était le tour d'Anny ! Elle est partie à 7h30 et est revenue à 16h, se réveillant étonnamment vite. En fait elle m'a appelée au téléphone depuis la salle de réveil : "Urgh… urgh. C'est… c'est moi… Je suis en train d'émerger !" On m'a enlevé les sparadraps qui couvraient les cicatrices de mes aisselles par lesquelles les prothèses de silicone ont été passées. Elles sont vraiment petites et propres. Le Dr. Suporn est entré pour dire que mon opération avait été un succès, et celle d'Anny aussi. J'ai somnolé toute la journée, très faible mais j'ai envoyé un message par l'intermédiaire de Wannee à mes sœurs pour dire tout allait bien. J'ai complètement perdu l'appétit pendant cette période.


La découverte de mes seins

Samedi 4 septembre. J'ai vraiment bien dormi, et le matin j'ai fait enlever les bandages constricteurs de mes nénés, qui étaient... énormes ! Mais j'étais enchantée parce qu'ils avaient exactement la même forme et la même taille que ceux que j'avais admirés sur les photos du site Web du Dr. Suporn. Arrondis et effrontés. Ils commençaient à me faire un peu mal de temps en temps, comme des piqûres d'aiguille autour du bord externe, selon ma position.
Anny a somnolé toute la journée.
Nous avons à manger différentes sortes de potages, qui me donnent la nausée et j'ai peu d'appétit. Je pense que j'ai déjà perdu 2 à 3 kilos. Ils continuent à me recommander instamment de boire plus d'eau mais je ne peux pas. Je suis du genre de personne qui peut passer toute la journée à escalader une montagne et boire juste un demi litre d'eau. Je n'ai presque pas dormi de la nuit à cause de la douleur aux seins. Je n'ai toujours aucune douleur entre les jambes, c'est assez étrange.

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